Artiklar från 2008 – till idag
A Paris, le confinement règne depuis le mois de mars. Pour les Français il est interdit de passer plus d’une heure dehors ou s'éloigner au-delà d’un kilomètre de sa maison, sinon on écope d’une amende de 135 €.
Dansportalen a eu l’opportunité de poser quelques questions à Paul Marque, Premier danseur à l'Opéra Garnier sur sa manière de gérer le confinement.
Paul Marque, vous êtes Premier danseur à l'Opéra National de Paris. Vu la situation actuelle, j'imagine que vos journées sont complètement différentes de celles avant le confinement. Comment, en tant que danseur, vous vivez cet isolement ?
Je ne le vis pas trop mal. Je ne suis pas à plaindre, je suis dans mon appartement à Paris en sécurité, et ma famille et moi-même allons bien. Il faut maintenant simplement attendre que cette épidémie s’arrête.
Les conditions ne sont pas optimales cependant pour rester en forme et continuer à danser et s’entraîner : mon appartement n’est pas aussi grand qu’un studio de danse, je travaille seul chez moi, sans les autres danseurs, je n’ai plus de répétitions …
Les danseurs professionnels ici en Suède travaillent beaucoup sur linge via zoom et d'autres moyens où ils s'échangent des classes. Je suppose que vous faites pareil ... ?
Oui, nous avons des cours de danse en ligne tous les jours avec les professeurs du ballet en visioconférence. Cela permet de garder un minimum de contact avec l’Opéra, de continuer régulièrement à s’entraîner.
C’est comme un rendez-vous journalier avec les professeurs et les autres danseurs, ce qui apporte une certaine structure ou un cadre de travail qui peut être difficile à trouver lorsqu’on est seul.
Quelles sont les inconvénients avec ces classes en ligne ?
Les inconvénients sont que nous ne sommes pas dans un studio de danse, ce qui limite pas mal de chose. Mon appartement n’est pas aussi grand qu’un studio, je ne peux donc pas faire un cours complet, et m’entraîner correctement. J’essaye de palier au maximum à cela, mais c’est difficile.
D’autre part, le contact humain et tellement important dans notre métier que ce n’est pas pareil de travailler derrière un écran ou en face du professeur. De plus, même si c’est déjà bien d’avoir ces cours de danse, ça ne suffit pas à se maintenir en forme.
Je suis habitué à danser entre 6 et 10h par jour ! Donc un cours de danse de 1h30 est insuffisant pour rester en forme. Il faudra surtout faire attention à la rentrée.
Y-a-t-il des découvertes que vous avez faites avec ce changement de rythme de travail ?
Je n’ai pas tellement fait de découvertes, si ce n’est que la danse est vraiment vitale pour moi, que je ne peux pas m’en passer. Quand j’en suis coupé, comme en ce moment, je suis en manque. Ce n’est pas une découverte, mais c’est la première fois que je danse aussi peu pendant aussi longtemps.
A part les collègues, je suppose que le public en direct vous manquez ? Comment vous vivez cela ?
Oui le public me manque aussi beaucoup, et le fait tout simplement de monter sur scène. Je suis vraiment accro aux sensations qu’on peut ressentir en montant sur scène, et surtout l’adrénaline que ça procure.
Je n’ai jamais réussi à retrouver une sensation aussi forte en dehors de la danse. C’est donc dur forcement de vivre sans sa « drogue » mais le retour sur scène n’en sera que meilleur je pense.
La programmation pour l'Opéra Garnier ce printemps et vos spectacles, sont-ils annulés complètement annulés ou déplacés pour la saison d'automne ou plus tard ?
Je ne sais pas encore exactement ce qui va se passer. La direction de la danse est en train d’échafauder plusieurs scénarios de reprise en fonction des dates, mais cela demande beaucoup de temps et d’organisation.
C’est très difficile de se projeter dans le futur quand on ne sait pas ce qui va arriver. Nous n’avons pas encore de date de reprise de la part du gouvernement et sans cela, impossible de savoir exactement comment la saison prochaine va s’organiser. Certaines productions ou tournées seront reportées, d’autres annulées mais je n’en sais pas plus.
Après le confinement ou la fin de l'épidémie, parce qu’il y aura bien une fin ..., quelle est la première chose que vous allez faire ?
Beaucoup de choses haha ! Sortir tout d’abord de chez moi, retrouver mes amis, ma famille, et aussi aller danser, retrouver Garnier, ma loge, les studios, les danseurs et la scène.
Y-a-t-il autre chose que vous aimeriez raconter ou dire à Dansportalen ?
Un grand merci pour tout et surtout prenez soin de vous !
Cette interview a pu être réalisée à distance grâce aux technologies numériques.
Thérèse Eng
Göteborg-Paris
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Grundad 1995. Est. 1995
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